La dimension géographique de la piraterie et du vol à main armée contre les navires révèle des lacunes dans la transposition juridique entre les espaces maritimes et terrestres en droit français. Alors que le droit international, notamment via l’article 101 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), encadre la piraterie en haute mer, la France n’en a transposé qu’une partie, omettant certains éléments essentiels comme le vol à main armée en mer. Cette transposition partielle s’accompagne de la suppression en droit français de la notion de terra nullius, compliquant l’attribution de compétence sur des faits commis hors de la juridiction territoriale. De plus, l’interprétation du concept de « juridiction » varie, générant des confusions quant à l’application extraterritoriale du droit pénal. Cette situation entraîne des problèmes de réciprocité, notamment lorsqu’il s’agit de coopérations judiciaires ou d’extradition avec des États comme le Pérou, le Salvador, l’Équateur, le Bénin, la Somalie ou le Togo. En définitive, l’imperfection de la transposition et l’ambiguïté des concepts nuisent à l’efficacité juridique de la répression des actes de piraterie ou assimilés commis en mer.