Dans le cadre du cycle MEET 2050, j’ai eu le plaisir de présenter une conférence consacrée aux perspectives juridiques du nucléaire civil en mer, un sujet émergent au croisement des transitions énergétique et maritime.
Face aux défis de la décarbonation du transport maritime et à la recherche d’autonomie énergétique pour certaines régions côtières ou isolées, plusieurs États et acteurs industriels s’intéressent aujourd’hui au recours au nucléaire en mer, via deux vecteurs principaux :
- Les navires à propulsion nucléaire (NPV) ;
- Les centrales nucléaires flottantes (FNPP).
Pourtant, ce développement soulève d’importantes questions juridiques encore peu traitées :
- Quel cadre réglementaire international appliquer à ces unités hybrides, à la fois navires et installations nucléaires ?
- Comment assurer la sûreté, la responsabilité, la sécurité environnementale et le contrôle international de ces dispositifs ?
- Quelle coordination entre les organisations compétentes (OMI, AIEA, États côtiers, États du pavillon) ?
La présentation a proposé un état des lieux structuré des instruments internationaux applicables (SOLAS, MARPOL, Code nucléaire, conventions sur la responsabilité nucléaire…), mis en lumière les lacunes actuelles, et évoqué les travaux récents menés au sein de l’OMI en vue de réviser le Code de sécurité des navires marchands nucléaires.
Ce sujet, à la croisée du droit maritime, du droit nucléaire et du droit international (environnement, lutte contre la prolifération…) mérite une attention particulière pour accompagner l’innovation sans compromettre la sécurité juridique ni la confiance publique.